Vous avez lancé votre banque en ligne, ING Direct, en France il y a quinze ans. Le marché s’y est nettement moins développé que dans d’autres pays d’Europe. Pourquoi ?
En France, contrairement à l’Allemagne, les choses prennent plus de temps. Beaucoup de freins persistent à la mobilité des comptes bancaires. Comme l’a encore montré récemment le rapport remis au gouvernement sur le sujet, nous ne sommes pas prêts à mettre en place un système organisé de transferts de comptes, comme il en existe aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, par exemple. Ces dernières années, d’autres freins structurels ont aussi pesé sur le développement de la banque directe . En France, tous les acteurs de banque en ligne, exception faite d’ING Direct, sont des émanations des grands groupes bancaires nationaux qui n’ont pas forcément intérêt à pousser clairement ce type de services à bas coût auprès de leurs clients, au risque de cannibaliser leurs réseaux. En outre, la spécificité du Livret A français et de son taux réglementé ont freiné le recrutement de clients via des livrets à taux boostés, un des fondements des modèles de banque en ligne. Depuis deux à trois ans, grâce à la digitalisation, les lignes sont toutefois en train de bouger : un compte sur trois est aujourd’hui ouvert dans une banque en ligne.
Est-ce le début d’un mouvement de masse ?
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La suite de l’article : B. Legrand (ING) : « En France, un compte sur trois est ouvert dans une banque en ligne »