Comment les agrégateurs vont bousculer les banques traditionnelles

Les Echos Logo 700La directive européenne DSP2 ouvre le marché à ces acteurs qui facilitent la vie des clients. Les banques devront leur transmettre les informations sur les comptes des clients.

Une mutation majeure se profile dans le secteur bancaire. De nouveaux acteurs de la finance, apparus discrètement ces dernières années, cherchent en effet à bousculer radicalement la relation entre les banques et leurs clients. Ces agrégateurs sont de petites start-up qui fournissent à un client, via une application mobile, une vue consolidée de l’ensemble de ses comptes bancaires, qu’ils soient domiciliés dans un seul ou plusieurs établissements. Leur ADN est de faciliter la vie du consommateur, en lui proposant également des services ergonomiques de gestion de leur budget.

De nouveaux acteurs promis à un bel avenir
En France, ces plates-formes ont convaincu 2 millions d’utilisateurs, qui ont téléchargé l’application. Deux agrégateurs dominent le marché : Bankin et Linxo, qui revendiquent respectivement 1 million et 900.000 clients. Mais bien d’autres start-up se sont déjà lancées, comme Fiduceo (racheté par Boursorama), Iswigo ou Budget Insight (en BtoB).

Si leurs débuts sont encourageants, ces nouveaux acteurs sont surtout promis à un bel avenir. La nouvelle directive européenne sur les services de paiement (DSP2) entérine en effet leur existence et, dans le même temps, leur impose un cadre réglementaire, qui permettra de sécuriser le consommateur en cas de fraude. Ainsi, lorsque le texte DSP2 sera transposé en droit national et entrera en vigueur en janvier 2018, ces agrégateurs devront, pour opérer, obtenir un agrément de « prestataire de services d’accès aux comptes » du régulateur bancaire – donc de l’ACPR en France.
Ces plates-formes pourront alors accéder beaucoup plus facilement aux comptes de leurs clients. Aujourd’hui, le client doit fournir à l’agrégateur ses codes d’accès à sa banque en ligne pour bénéficier de ces services. Une démarche qui décourage une grande partie des consommateurs qui ont pourtant téléchargé l’application. Une fois la directive européenne entrée en vigueur, les banques auront en revanche l’obligation de transmettre à ces nouveaux acteurs les informations des comptes de leurs clients. Les modalités sont en cours d’écriture. La tâche a été confiée au régulateur européen, l’EBA (European Banking Authority), qui travaille actuellement à l’établissement de standards techniques (authentification, protection des identifiants bancaires, conditions de communication entre banques et agrégateurs). Une fois ces normes validées par la Commission européenne, ces acteurs disposeront d’un délai de 18 mois pour s’y conformer.

Les banques réagissent
Pour les agrégateurs, les deux prochaines années seront charnières pour développer de nouveaux services. Au-delà de la simple consultation de comptes, nombreux sont ceux qui espèrent proposer des services de conseil budgétaire et surtout de réaliser des opérations bancaires – virements, souscriptions, etc. – directement depuis leurs applications. Des services qui peuvent augmenter leurs revenus, qui sont aujourd’hui exclusivement constitués par la publicité poussée sur…

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Les Echos – 3/02/2016

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