Numéro un des banques digitales en France, elle enregistre la création d’un nouveau compte… par minute. Sa patronne, Marie Cheval, déborde de projets.
L’année 2017 devrait être un bon millésime pour Boursorama. La première banque en ligne française, filiale de la Société générale, pourrait en effet bénéficier d’un contexte doublement favorable. La hausse des frais bancaires, tout d’abord. Avec une augmentation prévue d’environ 13%, les tarifs fixés par les établissements traditionnels pour la tenue des comptes courants, les cartes de paiement, les retraits… pourraient pousser davantage de Français à choisir la banque digitale. «Un client moyen paiera cette année au moins 200 euros en frais, souligne Marie Cheval, directrice générale de Boursorama. Chez nous, la facture ne se monte qu’à 12,50 euros. Nous sommes les moins chers, cette année comme depuis déjà neuf ans.» Autre facteur positif, l’entrée en vigueur de la «loi sur la mobilité bancaire» le 6 février prochain.
Ce volet de la loi Macron va permettre à ceux qui le souhaitent de changer plus facilement de banque. «Or si beaucoup de Français se plaignent volontiers de leur établissement, peu se décident à le quitter pour un autre. Alors que changer d’opérateur téléphonique, où l’enjeu financier est moins élevé, se pratique bien davantage», observe cette dirigeante de 42 ans, diplômée de Sciences po et de l’Ena, inspectrice des finances, passée par La Banque postale et la Société générale. Energique, Marie Cheval – l’une des rares femmes à la tête d’une banque en Europe – enregistre de beaux succès depuis sa nomination en 2013.
« Notre modèle correspond à l’air du temps: pas cher, simple, et proposant des produits performants »
Avec 975000 clients et 4 milliards d’euros d’en-cours (crédits immobiliers et à la consommation), Boursorama a doublé son score en trois ans et prévoit de franchir le cap du million très bientôt. La barre des 2 millions, elle, est programmée pour 2020. «Notre modèle correspond à l’air du temps: pas cher, simple, et proposant des produits performants. Boursorama n’est pas un ‘truc pour bobos parisiens’, mais devient une banque importante», résume cette fille de viticulteurs champenois, la première depuis douze générations à avoir bifurqué vers la finance au détriment des bulles. Petite concession à ses racines, elle siège au conseil de surveillance de Laurent-Perrier.
Pour entretenir une croissance « à marche forcée», l’entreprise (qui compte une banque, un accès à des services boursiers en ligne et la diffusion d’informations financières) veut multiplier les offres bancaires ciblées. L’une à destination des professions libérales, lancée prochainement. Une autre conçue pour les jeunes de 12 à 18 ans. Boursorama joue aussi sur sa capacité à offrir des outils bien pensés pour gérer l’ensemble des aspects financiers du quotidien : «Grâce à notre rachat en 2015 de la FinTech Fiduceo et à notre expertise, nos clients peuvent regrouper chez nous l’ensemble de leurs factures et documents administratifs et visualiser tous leurs comptes, y compris ceux détenus ailleurs.»
Inventivité et réactivité sont d’autant plus nécessaires que 2017 va voir l’arrivée sur le marché d’Orange Bank, lancée par le premier opérateur téléphonique national.
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La suite de l’article : Banques en ligne : Boursorama vise deux millions de clients
Paris Match – 13/01/2017