Banques en ligne : la gratuité sous conditions

Le Monde Logo 700Pour bénéficier gracieusement des produits et des services de ces établissements, les clients doivent se soumettre à quelques obligations.

Les banques en ligne trustent les meilleures places de nos tableaux grâce à un concept simple : la plupart des produits et services du quotidien y sont gratuits. Dès lors, une grande majorité de leurs clients (60 % chez Boursorama et Fortuneo) n’ont payé aucun frais bancaire en 2016.

Ce modèle est-il tenable, alors que les banques en ligne sont en pleine phase de conquête de clientèle ? « Le tout-gratuit a vécu. Le marché devrait progressivement se réorienter vers la tarification de certains produits et services à l’usage », estime Pascal Pflieger, directeur général adjoint de BforBank.

Un peu comme dans le transport aérien où le consommateur paie en fonction des services qu’il utilise (valises, repas, etc.) Pour l’heure, la gratuité reste de mise dans ces banques, mais elle se fissure. Car de plus en plus souvent, le client doit se plier à certaines conditions pour en bénéficier.

Ainsi, BforBank impose à ses clients de réaliser au minimum trois paiements par trimestre avec leur carte bancaire. Dans le cas contraire, la banque leur facture 15 euros par trimestre.

Quel sera le positionnement tarifaire d’Orange Banks ?

De son côté, ING Direct facture, depuis juin 2016, des frais de 5 euros par mois à ses clients ne versant pas 1 200 euros mensuels sur leur compte. Une façon de les inciter à choisir ING Direct comme banque principale.

Quant à Boursorama Banque, elle propose, depuis septembre 2016, une offre sans condition de revenus, ciblée sur les jeunes, dotée d’une carte Visa classique… pour 1,50 euro/mois. Cette carte est par ailleurs fournie gratuitement aux clients ayant 1 000 euros de revenus mensuels (sans nécessité de les domicilier dans la banque). « Nous restons très attachés à la gratuité. Nous n’avons pas rendu payant un ­service jusque-là gratuit. Au ­contraire, notre offre s’adresse à une population qui n’était tout simplement pas éligible à nos services auparavant », précise Marie Cheval, la directrice générale de Boursorama, qui s’apprête à passer le cap du million de clients.

Reste à savoir quel sera le positionnement tarifaire d’Orange Bank, dont l’arrivée est prévue d’ici quelques mois. L’offre de l’opérateur télécom sera-t-elle novatrice au point de ringardiser celle des banques en ligne ?

Concurrence des FinTechs

D’autant que celles-ci sont déjà concurrencées par les FinTechs, ces start-up à mi-chemin entre la finance et la technologie. Ainsi, le compte sans banque Nickel, commercialisé par les buralistes, a déjà convaincu plus de 480 000 clients.

« Grâce au relevé d’identité bancaire, nos clients peuvent domicilier leurs revenus sur le compte, réaliser des virements et des prélèvements. Nickel est donc un concurrent des banques », précise Hugues Le Bret, le directeur général. Il propose une carte bancaire à autorisation systématique (le compte ne peut pas être à découvert) pour 20 euros par an. Les clients ont en moyenne réglé 46 euros en 2016, en tenant compte des frais de retrait au distributeur, etc.

La suite de l’article : Banques en ligne : la gratuité sous conditions
Le Monde – Argent et Placements – 06/02/2017

 

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