Le 6 février 2017, une disposition de la loi Macron est entrée en vigueur, qui encourage la mobilité bancaire. Bilan un an plus tard.
Qu’a changé la loi Macron en février 2017 ?
Depuis cette date, pour changer de banque, il suffit de signer un « mandat de mobilité » au nouvel établissement de son choix, mandat qui donne à ce dernier le pouvoir d’effectuer toutes les formalités nécessaires au transfert. De fait, il y a un an, la mobilité bancaire ne dépassait pas 4,5 % en France, contre 9 à 10 % ailleurs en Europe.
Quel est le bilan, un an après ?
En octobre 2017, une étude du cabinet Arcane Research (1) a relevé que 11 % des clients bancaires avaient changé d’organisme au cours des 12 derniers mois, « une part en hausse en trois ans ». L’étude précise que sur dix personnes ayant changé de banque, « près de quatre personnes (…) ont bénéficié du dispositif d’aide à la mobilité bancaire prévu par la loi Macron ».
Mais toujours d’après cette étude, c’est le crédit immobilier qui est le premier facteur explicatif du changement de banque, et non le degré de faciliter à en changer. Pour Paul Lubrano, associé au cabinet EY, « les banques ont globalement peu communiqué sur la possibilité de changer d’établissement, mais ce qui change c’est l’identité des banques tirant leur épingle du jeu, à l’instar de certaines banques en ligne ou néobanques ».
Les banques en ligne sont encore « davantage choisies comme banque secondaire », précise l’étude Arcane research. Il n’empêche, ces enseignes digitales « font l’objet d’une défiance moindre » et ont « un potentiel de développement croissant », assurent les auteurs de l’étude.
Loi Macron ou pas, le paysage bancaire vit une profonde mutation. « Aujourd’hui, commente Alain Clot, senior advisor chez EY, le paysage bancaire s’est diversifié et les clients répartissent leur choix entre plusieurs banques mais aussi des FinTech ou les nouveaux services d’agrégateurs de comptes qui donnent au particulier une vue d’ensemble sur leurs comptes. Les modes de consommations changent, en fonction du service recherché alors que jusqu’ici ils confiaient presque toutes les demandent à un seul acteur. » Paul Lubrano confirme : « La concurrence est forte, ce qui fait baisser les prix, alors qu’il y a de plus en plus d’acteurs présents sur le marché. »
► Qu’est-ce qui reste à faire ?
Le service de mobilité bancaire ne concerne que les comptes de dépôt (comptes courants) Mais le texte ne s’applique pas, en l’état, aux comptes d’épargne réglementés (PEL, CEL…), aux PEA, assurances-vie ni aux crédits (immobiliers et à la consommation).
Faut-il étendre la loi Macron à davantage de produits bancaires ? Pour Alain Clot, « tout ce qui favorise la fluidité est bon. L’objectif est que le consommateur soit le mieux servi possible car il ne peut plus aujourd’hui être tenu par la contrainte. »
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La suite de l’article : Les banques en lignes, grandes gagnantes de la mobilité bancaire
La Croix – 06/02/2018